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Ce qui est fascinant, c'est que "le" numérique a réussi à se faire passer pour une réalité en soi, indépendante du social et des relations humaines.
"L’inscription à Pôle emploi ou à Parcoursup (et la conception de ce service est certainement l’un des pires exemples, en terme de conception, qu’on puisse pointer par rapport au nombre de personnes qu’il affecte), la déclaration de revenus en ligne ou les déclarations d’Urssaf, la borne pour prendre des billets de trains ou de timbres… sont bien souvent conçues pour un utilisateur unique (masculin, conscient, blanc, valide, aisé, sans handicap, avec un bon niveau culturel…), mais qui n’existe pas comme le pointait le designer Anthony Masure. Alors qu’on exige des établissements recevant du public, physiquement, qu’ils permettent l’accès aux publics dans leur plus grande diversité (de handicap, de langue, de niveau culturel ou économique), où sont les interfaces de ces services qui s’adressent aux publics en difficulté, qui répondent à leurs difficultés au moment où ils les éprouvent ?"
"Imaginez que l’État et les entreprises aient décidé que tout se ferait, désormais, dans une autre langue. En anglais, mettons. Pour remplir sa déclaration d’impôts, refaire sa carte grise, ouvrir une ligne de téléphone, acheter un billet de train — ce serait en anglais. "
"Olivier Tesquet : Quand on me demande s’il faut davantage craindre la surveillance de l’État ou la surveillance des entreprises privées, ce que je crains surtout c’est l’alliage entre ces deux surveillances-là, c’est-à-dire que la surveillance par des entreprises privées peut servir ensuite des appareils d’État. Cela me semble être un vrai danger et, encore une fois, dans cet environnement surveillant où on est tous un peu participants et où, finalement, la température de la marmite se réchauffe, on ne se comporte plus tout à fait de la même manière les uns avec les autres. Je crois en la nécessité d’un discours techno-critique face à l’espèce de vague qu’on a, comme ça, face à nous, où les technologies s’imposent à des cadences toujours plus rapides sans aucun débat au fond, sans aucun débat sur leur légitimité et cela me semble assez dangereux, encore une fois."
"Pour cela il nous faut un programme politique de gauche, capable de réorienter le numérique dans une autre direction, en lui donnant des objectifs qui ne soient pas ceux de la rigueur, mais bien ceux de la justice."
"Il semble aujourd’hui nécessaire de poser la question des enjeux psychiques et sociaux de nos usages numériques. Si les technologies numériques sont vouées à devenir notre environnement quotidien (pénétrant les sphères intimes et privées comme les sphères sociales et professionnelles), comment s’assurer qu’elles ne dépossèdent pas les citoyens de leurs capacités d’agir, de travailler, de réfléchir, de penser ? Comment en faire les supports de nouveaux apprentis-sages et de nouveaux savoirs ? Comment mettre les citoyens au cœur de cette appropriation du numérique ? Comment transfor-mer les usages problématiques des technologies en des pratiques capacitantes, (c’est-à-dire qui accroissent les capacités de chacun, voire en donnent de nouvelles) fondées sur une culture numérique partagée ?"
"Alternant entretiens, retours d’expériences et analyses plus théoriques, l’ouvrage propose une lecture critique de la société et de ses représentations médiatiques qui se dessine, pour repenser la fabrique même de l’information. En voici un extrait."
"Appel des villes en faveur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Le Maire a une pleine responsabilité pour assurer la sécurité de sa population. Il l’assure à travers une sécurité publique, sanitaire, économique et un environnement sain. Chacune de ses politiques réalisées ont pour objectif que ces concitoyens vivent dans les meilleures conditions. Un maire responsable ne peut donc pas ignorer une menace, c’est son devoir d’agir. Aucune ville n’a le droit d’être ciblée par une arme de destruction massive. Des armes qui viendront détruire des écoles, des musées, des hôpitaux et enlever la vie aux populations. Des biens que des politiques publiques auront longuement mis en place par des efforts humains et financiers importants ; c’est pour cela qu’un Maire doit protéger sa ville en signant l’Appel des villes. Vous pouvez participer a cette action.
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