60 liens privés
Voir le "droit au village "
La lecture du Droit à la ville nous amène in fine à cibler plus particulièrement quatre dimensions de la vie sociale nécessaires pour alimenter ces luttes et porter l’émancipation : l’habiter« impliquant participation à la vie sociale » (Semmoud 2013), la rencontre (la socialisation de Lefebvre, c'est-à-dire le faire-société ensemble), l’œuvre comme finalité de participation et de réalisation à la vie publique, et enfin l'appropriationqui exprime la possibilité donnée à tous de participer à cette vie publique, indépendamment de la propriété et des pouvoirs associés.
Les changements profonds dans leurs structures sociales, dans leurs usages et dans leur économie, avec la redéfinition des relations de pouvoir que cela suppose, autorisent à y transposer les réflexions forgées dans Le droit à la ville.
nous ne pouvons conclure notre propos sans évoquer l’émergence de nouveaux processus destructifs (Tableau 1). Nous en évoquerons ici deux en particulier. Premièrement, l’émergence d’un marché spéculatif des maisons rurales : une construction de la rareté du foncier constructible (par zonage et protection normative) se fait au nom du développement durable et de la protection de certaines zones à haute valeur écologique ou paysagère. Deuxièmement, la déqualification des modes de vie ruraux (et périurbains) en regard du « modèle de durabilité » promue par la « ville dense », du fait, entre autres, de la forte consommation d’espace artificialisé et de l’extrême dépendance à l’automobile ; cette déqualification pourrait mettre en débat la légitimité du droit d’habiter certaines zones de très faible densité au nom d’une rationalité des coûts et de la réaffectation des ressources des services publics (Hilal et alii 2013).